Très récemment, les utilisateurs de Windows 10 ont eu la désagréable surprise, au moins pour une partie d’entre eux, de constater qu’ils n’avaient plus de son. Les hauts parleurs restaient muets et même Skype refusait de s’exprimer. Imaginez le désarroi de Mme Michu, ménagère de 50 ans, qui voulait appeler son petit-fils en vacances et qui n’a eu d’autre solution que d’appeler son vendeur, qui l’a rassurée par cette phrase choc : « ne vous inquiétez pas, c’est Microsoft qui fait des mises à jour… ».
Sous-entendu, la prochaine fois tout devrait revenir dans l’ordre… si la machine ne se désintègre pas avant.
En fait, c’était bien Microsoft le coupable, bien qu’il ne soit pas responsable de l’ensemble du processus. Intel l’ayant bien aidé.
L’origine de la plaisanterie est effectivement à rechercher chez le fondeur, qui a publié « involontairement » la version 9.21.00.3755 de son driver ISST (Intel Smart Sound Technology), que Microsoft a automatiquement repris dans sa procédure de Windows Update, pour les machines Windows 10 versions 1803 ou 1809. Or, c’est ce driver qui gère les entrées et sorties audio des machines, une superbe réalisation technique, sauf qu’il ne fonctionnait pas.
Et on a eu beau insulter la machine, vouer Microsoft aux gémonies et envisager l’exil sur la planète Mars, rien n’y a fait. La bête restait aphone…
Microsoft réagit
Tel Zorro, Microsoft averti de l’anomalie, a réagi le 11 octobre en supprimant le fameux driver Intel de la procédure de mise à jour (KB4468550), mais en avertissant aussi ses clients que si ça continuait à ne pas marcher, ils pouvaient procéder à des manipulations manuelles pour aboutir à un meilleur résultat.
Imaginez Mme Michu à qui on dit d’entrer dans le système, de se positionner dans le bon répertoire, de retrouver le driver coupable, de récupérer celui qui fonctionne et de faire un « annule et remplace », alors qu’elle a son filet mignon qui cuit dans le four. Il ne faut pas rêver.
Le pire cotoie le meilleur
Ce qui étonnant dans cet épisode « énervant » ce n’est pas tant le fait que l’on se soit trouvé sans voix pendant quelques heures, mais la procédure qui a abouti à cette situation.
Car si on peut admettre une certaine légèreté de la part des petits fournisseurs et là, c’est nous qui prenons un risque, on ne peut pas le pardonner à Intel et à Microsoft.
C’est à croire qu’Intel ne teste pas ses modules système et qu’il les lance dans la nature sans précaution. C’est à croire aussi que Microsoft n’a pas de procédures de qualité, qui lui permettrait de s’assurer du bon déroulement de ses mises à jour.
Si Microsoft et Intel ne peuvent pas garantir la perfection à 100 %, ils doivent au moins se prémunir contre les gros pépins, ceux que n’importe quel débutant serait capable de détecter.
Ce qui nous amène à estimer qu’il y a désormais trop de mises à jour, portant souvent sur des points de détail, ceux-ci devant être regroupés sur quelques étapes réduites en nombre. Histoire de se focaliser sur les gros changements et de garantir leur prise en charge.
Le driver Intel ISST aurait pu attendre et cela ne nous aurait pas empêcher de travailler.
Le même constat est à faire pour les versions de l’OS qui sont désormais trop nombreuses et auxquelles plus personne ne comprend rien. Et pas seulement Mme Michu.
La solution sera peut-être désormais d’aller brûler un cierge dans l’église, temple ou mosquée la plus proche, histoire de conjurer le mauvais sort.
Mais nous doutons que ce soit suffisant.
D’ailleurs regardez-bien vos utilisateurs. N’avez-vous pas remarqué qu’à chaque mise à jour de Windows, certains croisent les doigts et que d’autres jettent du sel par-dessus leur épaule. Notre voisin de box s’est même acheté une fausse patte de lapin, qu’il a placée à côté de sa machine. On ne sait pas pourquoi…
Et pendant ce temps là…Apple se frotte les mains…
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