La bataille fait rage entre les tenants du BYOD (Bring Your Own Device) et ceux qui considèrent que cette disposition nuit à la sécurité du système d’information. La Compagnie Hypori pense avoir trouvé la solution en proposant un vPhone, autrement dit un smartphone virtuel embarqué dans le Cloud ou sur un serveur, chez l’utilisateur. A vrai dire, nous n’y croyons pas beaucoup.
Une application dans le Cloud
Le vPhone est une simple application d’émulation ou de simulation, selon le sens que l’on donne à ces termes, qui logiquement devrait être hébergée dans le Cloud. L’idée étant que les applications sensibles portant sur des données confidentielles seraient accessibles uniquement via cet émulateur, de manière à ce qu’aucune donnée ne puisse résider en local, là où elles sont le plus vulnérables.
Hypori s’est focalisé sur Android et propose diverses solutions, selon le niveau de l’OS Google, en prise directe avec les applications dites sensibles.
En termes opératoires, cela veut donc dire que l’on se servirait de notre smartphone Android pour toutes les applications courantes, mais que si l’icône présente sur l’écran du terminal, concerne une application « délicate », celle-ci nous branchera automatiquement sur le code Cloud.
Le principal argument d’Hypori étant évidemment la sécurité, dans la mesure où il sera plus difficile d’accéder aux données, si celles-ci sont stockées dans le Cloud, plutôt que dans le smartphone où elles « traînent », à la disposition de celui qui veut se donner la peine de les récupérer.
Ca ne marchera pas
En théorie, l’idée est bonne, tout comme le VDI et le mode Citrix, pour les desktops.
A ceci près que sur les desktops, la « mayonnaise » n’a jamais pris au-delà des quelques 10 à 20 % des entreprises qui se sont converties au mode de fonctionnement virtuel.
Pourquoi en serait-il autrement pour le vPhone ?
A priori, ce n’est pas un problème technique, encore qu’il faille se méfier des émulateurs qui ont parfois des comportements imprévisibles, mais simplement d’habitudes.
Les usagers ne veulent pas d’un terminal. Ils veulent une machine locale, PC ou smartphone, bien qu’ils ne soient pas irréprochables en matière de sécurité et se comportent parfois en dépit du bon sens et mettent en péril le système d’information auquel ils sont connectés.
De toute façon, on ne voit pas trop la différence entre la solution Hypori, qui est une machine virtuelle et n’importe quelle application que l’on aura pris soin de déporter pour mieux gérer les données confidentielles qu’elles manipulent.
La seule distinction est que la MV Hypori est un émulateur Android, alors que l’application « hébergée » dans un « runtime » n’a rien à voir avec le smartphone, qui n’est pas nécessairement sa cible.
Quant à savoir si la solution Hypori va régler le problème du BYOD, nous n’y croyons pas.
BYOD est fondé sur l’idée que nous sommes familiers de notre smartphone, ce qui nous rend plus productifs. Ce que ne contredit pas le TI, sauf qu’il lui est impossible de gérer correctement un parc de machines qu’il ne connaît pas.
L’avantage du vPhone est cependant que l’on ne pourra émuler que certains terminaux, ceux du catalogue Hypori, ce qui pourra nous aider à limiter les dégâts du BYOD.
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