Pour répondre aux inquiétudes de certains pays, qui voient d’un mauvais œil l’idée de confier à Microsoft, la conservation de leurs données en mode Cloud, car ses ressources sont essentiellement basées aux Etats-Unis – et l’affaire du FBI contre Apple, n’est pas pour les rassurer -, l’éditeur a décidé d’étendre la géographie d’Azure à d’autres pays, l’Allemagne et le Canada.

Les 2 centres Azure allemands seront situés à Magdeburg et à Frankfurt, dans une organisation qui prend le nom d’Azure Deutschland. Une initiative qui sera d’autant plus appréciée que Microsoft est un partenaire privilégié de T-Systems, une filiale de l’opérateur allemand Deutsche Telekom.

Azure Deutschland hébergera essentiellement les services d’Office 365 et de Dynamics CRM Online, le contrôle des accès se faisant justement par l’intermédiaire de T-Systems.

Pour le Canada, Microsoft a jeté son dévolu sur Toronto, la capitale économique du pays (Ontario) et Québec-ville pour la région francophone du Canada.

Dans le même temps, pour répondre à la demande du DoD (Department of Defense), Microsoft inaugurera à la fin 2016 deux nouvelles zones Azure, totalement isolées et spécialement destinées au DoD, l’une dans l’Est, l’autre dans l’Ouest, conçues pour héberger les données du DoD en conformité avec la recommandation DoD Level 5. L’une des plus contraignantes qui soit.

Simultanément, ce qui montre à quel point le souci de la confidentialité des données n’est pas une spécificité européenne, Microsoft va fermer temporairement le Cloud « Azure Government » de manière à le transformer et faire en sorte qu’il atteigne le niveau 4 de la recommandation DISA (Defense Information Systems Agency). Là aussi un sommet dans la contrainte…

Avec les 8 nouvelles régions Azure, dont les 4 dernières, Microsoft disposera de 30 régions dans le monde, dont 22 seront accessibles par les entreprises. Ce qui représentera au total un investissement de 15 milliards $.

La question est maintenant de savoir si la localisation des régions Azure sera suffisante pour rassurer les clients, qui pourront toujours se dire que l’administration se trouve ailleurs et qu’il y a sans doute des moyens de communications inter-régions, pour transférer des données d’une zone à l’autre.

De plus, peut-on réellement qualifier une région locale de Cloud souverain ?

Les avis divergent et il nous étonnerait fort que les gouvernements britannique ou français aient la même définition que Microsoft.