Le fait d’avoir été racheté par Dell pour 67 milliards $ ne semble pas avoir ralenti le dynamisme d’EMC, qui plus que jamais reste l’incontestable leader des baies de stockage, classiques et maintenant Flash.
C’est ainsi qu’EMC vient d’annoncer une baie DSSD D5, qui vise les marchés de très haut de gamme, ceux des datacenters dont les ressources de stockage sont de type T0, les plus performantes et les plus exigeantes que l’on puisse trouver.
Comme le rappelle le consultant Keith Townsend, il faut bien voir à quoi on a affaire, ne serait-ce que pour mesurer à quel point les intégrateurs tels qu’EMC ont fait des progrès fulgurants ces dernières années.
On rappellera d’abord que le nom de DSSD est celui d’une compagnie qu’EMC a rachetée en 2014, spécialisée dans les baies de stockage pour les plates-formes analytiques telles que HANA de SAP. Quant au D5 qui complète le nom de la nouvelle baie, il correspond au nombre de racks que la solution EMC comporte en standard.
Des vitesses stratosphériques
Compte tenu du fait que le vrai problème dans les baies de stockage, ce n’est pas la capacité d’enregistrement, mais le nombre d’I/O par seconde qu’elle est capable de fournir aux applications fortement consommatrices, telles que le transactionnel, la baie DSSD D5 se situe tout en haut de la hiérarchie. Comme nous l’avons fréquemment expliqué, il ne sert à rien de disposer de 50 PB de capacité si vous n’avez que 200 I/O par seconde à proposer à vos applications. C’est là que le bât blesse…
Pour ce qui concerne le DSSD D5, on est servi : 10 millions d’I/O pour la configuration 5U, 100 Gbps de bande passante pour la même configuration, 100 microsecondes de latence (accès aux informations) et 100 TB toujours sur 5U (les modules Flash propriétaires ont une capacité totale de 144 TB, mais 44 TB ne sont pas accessibles, car dédiés aux différentes formes de contrôle).
Ce qui est vraiment étonnant sur ce modèle c’est donc bien ce nombre d’I/O. Car il faut toujours avoir en mémoire qu’un disque dur de bon niveau sur un serveur fournit de l’ordre de 1000 I/O/sec, quand ce n’est pas moins.
Cette fois on est à 10 millions d’I/O théoriques, ce qui normalement devrait permettre à la baie de supporter la charge de plusieurs centaines, voire milliers d’utilisateurs transactionnels simultanés.
Evidemment on n’est plus sur une technologie disque mais de mémoire Flash, dont on sait aussi qu’elles ne sont pas au même prix… faire face à de nombreux challenges. Le plus délicat est celui de la réduction de latence des piles d’I/O dont celles du système d’exploitation, en plus de celles des piles physiques d’accès au stockage, à travers les contrôleurs de baie.
Pour améliorer les performances, on pourra aussi passer par une intégration plus poussée de certaines applications, avec la baie, telles que HANA, Hadoop ou les bases NoSQL, le « prix » à payer ici pour la performance étant celui de la dépendance avec le fournisseur de baie.
Pour ce qui le concerne, EMC a fait le choix sur sa DSSD D5 d’une connectique PCIe NVMe, qui lui garantit une latence très réduite avec une connectivité qui peut donc atteindre les 100 Gbps.
On oublie les LUN…
Traditionnellement les applications « voient » les baies de stockage SAN à travers le concept de LUN (Logical Unit Number). Avec la baie DSSD D5 d’EMC, il n’en est rien et l’accès aux ressources de strockage peut se faire de 3 manières :
via le concept traditionnel de blocs, l’unité physique de stockage des baies SAN, ce qui aujourd’hui nécessite un driver qui n’est disponible que sous Linux
par le biais d’une API libhdfs, écrite en C, qui permet d’accéder au système de fichiers HDFS de Hadoop
par l’intermédiaire d’une autre API, Flood Direct Memory
Evidemment tout cela n’est pas gratuit et les observateurs tablent sur 1 million $, pour le modèle d’entrée de gamme. Evidemment on n’est plus sur un PC…
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